La forme générale de ce monument est une stèle d’environ 3 mètres de haut sur 1,50 mètre de large. Elle est posée sur une base de pierre un peu plus large. Le monument est en pierre, les gravures sont peintes en rouge foncé.

Il est composé de plusieurs blocs, montrant au fil du temps rajouts de noms et déplacements successifs.

Il est organisé en trois parties :

  • le sommet de forme arrondie est décoré d’une frise et de personnages sculptés,
  • au milieu, la liste des 45 soldats morts pendant la guerre 1914-1918 est inscrite sur deux colonnes, selon l’ordre chronologique du décès,
  • en-dessous de ces noms est inscrit « à ceux qui sont morts pour nous ».

On y a apposé, par la suite, le nom des morts de la Seconde Guerre mondiale.

Des noms de civils, probablement des résistants, ont été aussi inscrits sur une plaque, sur le socle. Enfin, une autre plaque a été rajoutée pour les morts des guerres d’indépendance coloniale, en dessous de la précédente.

Si, à l’origine, ce monument était bien destiné à entretenir le souvenir des soldats tombés lors de la Grande Guerre, il est devenu, au cours du XXe siècle le monument commémoratif pour tous les Cepoyens victimes de la guerre, soldats et civils.

Un artiste de renom

Le Monument aux Morts situé à côté de la mairie est signé Paul Landowski. Si le nom de cet artiste n’est plus très connu aujourd’hui, l’une de ses œuvres est célébrissime. En effet, il est l’un des sculpteurs du Christ Rédempteur du Corcovado de Rio de Janeiro, réalisé entre 1926 et 1931. Ce monument est classé au patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco.

C’est Aimée Fiévet, qui met en relation l’artiste et la commune. En effet, elle est l’institutrice des enfants de Paul Landowski et une grande amie de la famille de l’artiste.

Aimée Fiévet joua un rôle quelque peu inattendu dans l’histoire de Cepoy. En effet, c’est grâce à elle que la commune peut s’enorgueillir aujourd’hui d’avoir un monument aux morts dont le bas-relief fut sculpté par l’un des plus grands sculpteurs français de la première moitié du XXe siècle, Paul Landowski.

L’inscription

Cette inscription versifiée magnifie le courage de ces héros et appelle à ce que l’on ne les oublie jamais, puisque rien n’égale leur sacrifice pour la France.

Le texte est écrit à l’antique (les U et les V sont identiques) : ce monument doit s’inscrire dans une durée immémorielle, afin de traverser les années et marquer ainsi de nombreuses générations.

Des symboles

On peut identifier quatre éléments symboliques sur le haut de la stèle.

La femme tend vers le défunt un rameau d’olivier ► C’est un symbole très ancien de paix et de gloire.

Elle tient dans sa main droite une colombe blessée ► La colombe symbolise la paix qui a été mise à mal. Mais elle est aussi un symbole d’espoir puisqu’elle semble vouloir s’échapper de la main de cette femme. Elle ne tardera sans doute pas à reprendre son envol. C’est un symbole d’origine biblique qui représente la non-violence, la volonté d’un retour durable à la paix.

La scène est encadrée par une frise de feuilles de chêne, identifiables par la forme des feuilles et des glands. Le chêne est le symbole universel de la force, de la puissance, de la majesté, de la longévité ► Ce végétal symbolise aussi les vertus civiles. Cette frise magnifie la grandeur de la France, victorieuse. Sa forme arrondie met en valeur la scène sculptée. Elle évoque sans doute le caractère absolu du sacrifice consenti par les combattants.

La femme nous interroge ► Elle offre diverses interprétations. Son long voile pourrait être celui d’une femme en deuil (épouse, mère, sœur, fiancée ou fille). Mais son visage n’exprime aucune souffrance, seulement un profond recueillement et de la compassion. Il y a aussi sans doute dans cette représentation une référence à la Vierge Marie. Cette femme pourrait aussi être Marianne l’allégorie de la République, de la victoire, de la liberté. Elle est ici la mère de la Patrie portant le deuil.

Landowski reprend pour le monument de Cepoy la même iconographie que celle du monument aux morts de Saint- Paul-sur-Ubaye (Alpes-de-Haute-Provence).